mercredi 31 octobre 2007

INDONESIE Carnet de bord



Un phoque parisien* s’est echoue sur les cotes indonesiennes, un clacbitou, une tomme de savoie, un comte fruite et du rouge cales dans sa besace. Le tout un peu suintant sous le climat balinais mais des saveurs suffisamment puissantes pour me rappeler a vous tous.

Il y a un deja un peu plus d’un mois, je troquais mon dortoir kiwi pour une chambre pour moi toute seule. En fait d’une chambre, trois murs poisseux, une porte branlante et un neon hesitant qui m’ont fait regrette mon lit superpose ?


1er avril 2008, Delima homestay, Jakarta.

Non, 10h de train et de babillages avec Umar, mon voisin cote couloir m’ont permis de relier les 600bornes que separent Yogyakarta de Jakarta. Selon lui, Yogya est la ville ou il fait bon vivre en Indonesie. Elle constitue le berceau de la culture javanaise, concentre les meilleurs universites et draine les etudiants de tout le pays. C’est donc une ville etudiante dynamique ou de nombreux artistes, poetes, intellectuels ont elu domicile.


Exposition collective d'artistes japonais


Dans les rues de Yogya, bon nombre de murs sont recouverts de graff'


grosse drache

De fait, a peine debarquee, Marie Le Sourd, La Directrice du LIP (=CCF) me presente a la compagnie Papermoon, compagnie de theatre de marionnette qu’il est prevu que je rejoigne ce mois d’avril. Plus tard, nous partons au vernissage d’un photographe. Marie me precise qu’ici, les vernissages n’ont pas lieu sans un concert. Il y a donc un concert. Rock.


apres le concert des Shaggy Dog, rock star en Indonesie, petite biere avec de gauche a droite, Ali, le pot de yaourt (ma future voiture), Romane et Richad, le bassiste de Shaggy dog, ah oui oui je frequente les stars...

Le tempo est donne.
D’abord, il y a la lumiere que mes paupiere ne filtrent pas. J’emerge empetree dans ma moustiquaire. Dehors il y a un grand soleil malgre l’heure matinale. J’en profite parce que vers deux heure, le ciel se voilera de nuages denses. La saison des pluies prend normalement fin debut mars mais le temps n’en fait qu’a sa tete en Asie comme en Europe et nous essuyons encore quelques bonnes draches vers 16-17h. J’enfourche la moto que Marie a eu la gentillesse de me preter et je plonge dans le magma bruyant de la circulation. Cacophonie de moteurs trafiques, de klaxon, de gazs noirs. Colles serres dans un noeuds de deux roués, nous sommes un veritables nuages de mouches autour des voitures qui roulent a deux a l’heure mais toujours collees a la ligne du milieu., Je me detache du peloton, puisque j’ai le casque jaune, pour en retrouver un autre. J’arrive en fin de compte a l’atelier Papermoon et finalement je me suis bien amuse parce que c’est plus drole lorsque tous les coups sont permis.

Le contact est vite passé avec la compagnie Papermoon et je les ai rejoint sur la derniere ligne droite de leur nouvelle creation, un mois avant la premiere representation ce qui m'a donc pris pas mal de temps, c’est a dire mes journees en atelier et les soirees en repetition (mais ca, j’en parle dans la rubrique “Marionnettes, ateliers….”).



apres une ascension de nuit, levee du soleil au sommet



sommet du volcan Merapi, au leve du soleil


nuage et fumerolles de souffre


Des flancs du Merapi, panorama sur la montagne Merbabu




Krakak beach, a 20bornes de Yogya


Et deja Mai a debarque sans crier gare, un crochet par Bali, avec l'ami Na* a rire betement, a se paumer dans les rizieres et echouer sur une nationale blindee de camion qui puent. Nous avons finalement echoue sur l'ile Gili Air dont les fonds marins abritent une faune excentrique. Kaleidoscope de poissons multicolores a rayures, a pois, a strass, a moustache , tortues majestueuses broutant tranquillement des algues....je serais bien rester plus longtemps sous l'eau si l'ami Na n'avait pas liquide ses reserves d'oxygene en 2'2 a gesticuler dans tous les sens, remonter intempestivement , redescendre, remonter, redescendre....
























Sur la plage de Padangbai a l'est de Bali, bateau de pecheur


























Nathanael, l'ame poete



Parenthese culinaire


Si je n’ai pas encore “coche” le magnifique temple bouddhiste de Borobudur, l’une des 7 merveilles du monde qui draine des pelerins de tte l’asie du sud-est lors de Waisak (naissance de Bouddha), je m’ancre petit a petit dans le quotidien a la javanaise.
Et puisque universellement les repas rythment notre quotidien , qu’en voyage c’est ce petit detail secondaire mais qui pourtant fait reagir nos corps au quart de tour, parlons-en.

Je savais la cuisine asiatique riche en epices. Je connaissais leur rapport curieux au sucre-sale-amer-aigre etc..Calcutta m’avait laisse un souvenir brulant, la Chine m’avait laissee perplexe. J’ai decouvert bien d’autre saveurs ici et surtout les combinaisons etonnantes qu’ils en font. Il y a ces boissons traditionnelles aux nombreuses proprietes autre que d’hydrater ou de rafraichir. Beaucoup ressemblent a une sauce curry servi dans une vieille bouteille en plastique. Rien de bien engageant a premiere vue.
Lorsque je commande un Kunir Asam la premiere fois, la marchande deniche de sa minuscule boutique ambulante une bouteille d’ou sort un liquide brun pareil a une vieille huile qu’elle verse dans un entonnoir. Le receptacle est deja rempli a moitie d’une “boue” jaunatre. Sa main plonge dans le mélange, le rend plus homogene tandis qu’une deuxieme main fourrage dans les nombreux bocaux, s’arrete sur du tamarin, une sorte de tubercule ? algue ? bref un vegetal tout emmele, tres fonce et l’ajoute a la potion. Magique. En tout cas le processus de fabrication l’est, mes yeux sont visses a ces mains ridees et jaunis par tant de mixtures deja preparees . La mienne est finalement filtree avant de repasser dans l’entonnoir et d’etre servi a ras bord dans un bol en bois.
Premiere gorgee. Etrange… J’essaie de reconnaitre quelques chose… ca ressemble a.. mais non… peut etre…la marchande et ses voisines scrutent mon visage, attendent le verdict. Ca passe ?
Deuxieme gorge. Etrange... ca ressemble a…? .. c’est bon en tout cas, oui, tres parfume mais c’est bon. Mon visage approuve et les commeres sourient avec moi.

Parfumee, epicee, riche, audacieuse, etc…. mais…toujours ce riz.. un peu trop a mon gout. Une amie m’a explique qu’elle pouvait engloutir un festin, si elle n’a pas sa portion de riz a chaque repas, elle aura toujours faim. Bien sur c’est l’equivalent de notre pain (que je ne troquerai pour rien au monde). Il est donc dur d’y echapper meme le matin depuis que j’habite provisoirement chez des amis. Tous les plats sont a base de riz . Du riz a toutes les sauces bien sur, en snack, au petit dej’(avec sa soupe pieds de poule),



en boisson (ca passe), en dessert (ca j’ai du mal), en sucrerie (mon supplice).

Je me mefie de leur joli packaging en feuille de bananier qui ont plus d’une fois inspire ma gourmandise. “ oh que c’est joli, je vais en prendre” et quelque minutes plus tard de decouvrir un petit balotin tout compact, tout blanc “oh du riz “…


Ria fait la cuisine

1 commentaire:

Corentin Lecourt a dit…

Ha! moumounia, comme toujours, ça donne grave envie!... Et chouettes photos comme d'hab!